Conseils pour l’entourage
1. Essayez de parler d’autre chose que de la nourriture. Votre enfant ou votre ami(e) y pense chaque minute qui passe. C’est source d’obsession, d’angoisse, de dégoût, donc n’en rajoutez pas !
2. Ne la trahissez pas! Elle doit pouvoir vous faire une confiance absolue pour les courses et la cuisine. Faire ses “courses” allégera ses préoccupations alimentaires. Faire sa “ cuisine “, la sortira du comptage. Suivre les menus de la Dieteticienne la soulagera des ses obsessions.
3. Apportez votre écoute, sans jugement. Favorisez le dialogue sur tout ce qui n’est pas alimentaire. Votre enfant ou votre ami(e) souffre. Elle veut être entendue.
4. Déléguez le sujet de l’alimentation à un professionnel. Votre rôle s’arrête devant l’assiette. Evitez le contrôle et les remarques. Le problème de l’alimentation doit être délégué à un professionnel : le nutritionniste-diététicien.
5. Évitez tous commentaires sur la façon dont il ou elle devrait manger. L’un des symptômes des troubles du comportement alimentaire est le contrôle. Toute ingérence dans ce qui est maîtrisé est source d’angoisse.
6. De la même manière, ne forcez pas votre enfant ou votre ami(e) à manger. Vous serez confrontés à un mur qui a des bases bien plus solides que vous ne l’imaginez. Ne lâchez pas sur la prise en charge entamée.
7. Ne lui interdisez rien. Nombre de ses comportements, travail intellectuel, temps passé sur Internet, hyperactivité physique, usage de la balance, rituels… sont autant d’activités de réassurance pour limiter ses angoisses. S’il est bon d’intervenir pour lui faire comprendre qu’il ou elle court pour perdre des calories, qu’il ou elle travaille pour chasser de sa tête les pensées alimentaires, il est bon de faire évoluer ses pratiques vers le plaisir. Plaisir qu’elle n’a plus et qu’il ne faut pas lui interdire.
8. Armez-vous de patience et de constance. Vous êtes partis pour une course de fond et non pour un sprint. Vous devez contrôler vos réactions et les siennes. Elle peut être violente, impulsive et venir s’excuser 10 minutes plus tard. C’est le double en elle qui s’exprime. Vous avez le droit de réagir, l’abnégation n’est pas de mise mais il faut veiller à ce qu’elle ne se sente jamais abandonnée, elle qui se sent déjà si seule.
9. Votre culpabilité est le premier obstacle inutile et injuste car vous êtes rarement la cause.
10. Ni flic, ni infirmière. Bien difficile de ne pas tomber dans un rôle ou un autre. Il faut que son entourage ait convenu d’une attitude commune d’autant qu’elle aura l’art de séparer les gens, elle n’est pas que gentille. Sachez rassembler et préserver le plus de gens autour d’elle, amis(es), famille…
11. Ne faites aucune menace sur son avenir. On se sent mal devant ce refus de nourriture, devant l’interdit qui s’impose elle. Il est tentant de lui faire peur, » tu vas mourir « , » tu n’auras pas d’enfant « , » tu vas être obligée d’arrêter tes études », toutes choses fausses mais surtout inopérantes car elle est incapable de se projeter dans l’avenir.
12. Évitez tout commentaire sur son physique. Votre proche ne se perçoit pas comme il ou elle est. Le trouble de l’image corporelle est un des symptômes des troubles du comportement alimentaire. Votre proche ne sera en rien rassuré(e) par vos remarques, et vous n’êtes pas à l’abri de toutes interprétations de sa part : « tu as bonne mine » pourrait être perçu comme « j’ai pris trop de poids », ou « regarde comme tu es maigre » peut réveiller des angoisses qui sont de toute façon présentes, ou au contraire, l’encourager dans la restriction.
13. Un repas, cela se partage. Quelque soit votre inconfort ou le sien, ne cédez jamais sur ce point.
14. Prenez le temps et concentrez votre énergie dans les démarches de soin. Les structures spécialisées sont trop rares en France, donc trouver des professionnels spécialisés devient un parcours du combattant. Votre enfant ou votre ami(e) doit faire face à deux problèmes : le manque de spécialistes, « qui peut me comprendre? » – « Qui peut me soigner? » Et soi-même.
Il existe une ambivalence dans cette maladie qui rend la prise de conscience et la prise en charge parfois instables et rythmées par des « mais je ne suis pas si malade ». Soutenez-le ou la, il ou elle aura besoin de vous. Ne reculez pas devant les échecs.
15. Lisez, rencontrez des anciens malades, des parents, des médecins, des psy… Vous pouvez emmener votre enfant ou votre ami(e) assister à des groupes de paroles qui lui sont dédiés et vous-même assister à des groupes pour les proches. Cela vous permettra de mieux comprendre cette maladie, de rencontrer et de partager vos expériences avec des personnes qui, comme vous, accompagnent les proches. Votre aide s’avérera être de plus en plus efficace.
16. Votre présence est un médicament. Nous ne pouvons rien sans vous!