Ce qu’elles ne veulent plus entendre
On ne devient pas anorexique par imitation ou pire encore par un effet de mode. Imaginez que l’on vous soupçonne d’avoir un problème pour ressembler à une personnalité malade que vous admirez.
L’adolescent vit une fantastique métamorphose corporelle dans un temps extrêmement court. Essayez de vous souvenir des instants de cette métamorphose.
Adulte nous avons oublié cette période, pour une bonne raison, la revivre serait une expérience extrêmement difficile.
C’est à l’adolescence que se crée, façonne de manière pérenne notre image corporelle. La représentation inscrite dans notre cerveau est en permanence confrontée au présent, à nos sensations, à la réalité. Le point d’équilibre à trouver est celui où cette image corporelle inscrite dans notre psyché coïncide avec notre corps réel. Être bien dans son corps ce n’est pas être dans le corps qu’il faut, mince ou gros suivant les modes, mais avoir conscience de son corps et l’aimer tel qu’il est.
Le vrai problème de l’adolescent pourrait s’énoncer ainsi :
-Quel corps j’habite ?
-Quelles sont ses limites ?
-Quand cette transformation va-t-elle s’arrêter ?
L’anorexique ne trouve jamais cet équilibre, elle n’a pas d’image corporelle et reste en permanence à la recherche de son corps.
Il lui est impossible d’apprécier ses mensurations qu’elle vérifie en permanence par le “tygap”, la palpation des poignets ou d’autres rituels. Elle est dans une interrogation permanente sur son poids et ne peut être rassurée que par le chiffre affiché par la balance à l’instant où elle se pèse.
L’anorexie est un trouble de l’image de soi, un problème psychique et non la réponse à un phénomène de société.
Hystérique, dépressive, psychotique, borderline…tout le vocable psychiatrique y passe, et les traitements qui vont avec : tranquillisants, anti-dépresseurs, neuroleptiques, électrochocs rien ne vous aura été épargné.
L’erreur : prendre vos problèmes pour l’entrée dans une maladie d’adulte, la sortie d’un problème de l’enfance. L’anorexie n’est pas le symptôme d’autre chose, pas symptôme mais un symptôme. Votre trouble est singulier, il mérite une approche singulière. Même si votre mental est concerné – le mental anorexique-, vous n’êtes pas folle !
Les pensées alimentaires qui vous envahissent et vous interdisent de manger agissent contre votre volonté. En fait vous êtes double : une qui aimerait faire plaisir à tout le monde, et l’autre qui s’impose à vous et vous l’interdit. Ce conflit vous épuise.
Cette reprise de poids signe simplement que vous êtes passée à la boulimie et que les vomissements ne sont pas loin. Vous n’êtes pas guérie, le mental anorexique est toujours là, qui vous impose sa dictature.
L’anorexie restrictive et la boulimie sont les mêmes maladies à des moments différents.
Les parents sont désignés comme les grands coupables.
Même si ce n’est pas toujours rose avec eux, vous savez qu’il n’en est rien. Dans la prise en charge à domicile à SOS Anor, ils deviendront des alliés thérapeutiques qu’il faudra former. Cela passe par la compréhension des troubles du comportement alimentaire. Des groupes de paroles leur sont destinés.
Sissi Impératrice était la plus célèbre des anorexiques, la princesse Diana était la plus célèbre des boulimiques.
L’histoire en est parsemée. La première description médicale remonte à Hippocrate, en somme, rien de nouveau sous le soleil! Avant elles mourraient d’une affection, de carences ; aujourd’hui vous êtes là pour crier votre différence.
Et l’Association La Note Bleue (partenaire de notre centre) compte sur vous.
Jamais une adolescente mise devant ces sites ne deviendra anorexique. Les images sont plutôt dissuasives. Ils sont particulièrement dangereux. Si vous êtes une boulimique vomisseuse et que vous tentez, au travers de leurs conseils, de vous remettre dans la restriction. La Note Bleue est une alternative à ces campagnes mortifères.
Pas seulement !
Les hommes souffrant d’anorexie sont plus nombreux qu’on ne le pense. On les retrouve dans les salles de gym, bourrés de protéines. Leur culte du corps n’enlève rien à leur souffrance.
Le mental anorexique est le même, le raisonnement n’est pas moindre. Lorsque le début est précoce, ils sont rejetés des groupes d’ado, taxés d’homosexualité, ce qui est faux. Ils sont souvent repérés plus tôt, soignés plus tôt, guéris plus tôt.
L’idée de la mort n’est pas prévalente chez les anorexiques. Elles n’en ont ni peur ni envie.
C’est leur entourage qui s’effraye devant leur inconscience du danger. L’anorexique est inconsciente des risques, et plus elle maigrit, moins elle les voit.
D’être une femme, d’être une adulte de la sexualité… Le problème au contraire est qu’elles n’ont peur de rien.
On ne compte plus les femmes mariées qui vivent avec leur anorexie mentale. L’anorexie est la rencontre d’un traumatisme à l’adolescence. Elle est le point de départ de la maladie, qui peut vous suivre toute votre vie si vous ne la prenez pas en compte.